Patrisha Mar - Romance Contemporaine
Jenna, autrice de romance en pleine panne d’inspiration, se laisse convaincre de partir en croisière sur les conseils insistants de son éditrice et meilleure amie, Amelia. Objectif : retrouver l’envie d’écrire. Sauf que rien ne se passe comme prévu… À … plus
Quand le téléphone sonna, Jenna releva brusquement sa tête qui reposait sur son bras replié. Une douleur aiguë lui traversa le cou et l’épaule. Elle se redressa lentement, tandis que la sonnerie persistait, implacable. Le nom affiché sur l’écran lui rappela que c’était aujourd’hui qu’elle devait se rendre à la maison d’édition, présenter les premiers chapitres d’un roman qu’elle ne voulait pas écrire, même sous la torture, même en priant dans toutes les langues du monde.
“Zut ! Qu’est-ce que je fais ?”
Le bon sens lui soufflait de répondre, pendant qu’elle se frottait le visage, encore empreint de sommeil, pour gagner du temps. Elle avait passé la nuit entière à son bureau, pressant son esprit comme un citron pour en extraire une histoire nouvelle, pétillante, drôle — bref, exactement ce que son éditrice attendait. Mais à part quelques idées griffonnées sur une feuille, le résultat était désastreux.
“Okay, je décroche, je décroche.”
Après une énième sonnerie, Jenna répondit enfin.
“Allô ? Mais qu’est-ce que tu fiches ?”
“Je suis là… juste un peu cassée.”
“J’espère que tu as travaillé.”
“Oh, bien sûr. Bien sûr…”
Je suis une autrice ratée. Ma carrière est finie.
“Tu te souviens qu’on a rendez-vous dans une demi-heure au siège ?”
Les yeux de Jenna s’écarquillèrent. Du regard, elle chercha l’horloge accrochée au mur : 9 h 55.
Merde !
“Euh… oui, bien sûr, je suis justement en train d’appeler un taxi.”
“Tu es encore chez toi, je le savais. Dépêche-toi, je t’attends. Et n’oublie pas l’incipit du roman.”
La voix d’Amelia Heart, son éditrice depuis son tout premier roman publié chez Heart Love Story, qui était également actionnaire majoritaire, résonnait avec une résignation familière. Elle la connaissait par cœur.
Jenna raccrocha et appela immédiatement un taxi.
Ce faisant, elle quitta son bureau et se dirigea vers la salle de bains. Le miroir ne lui fit aucun cadeau : cernes apparents, cheveux semblables à des fils électriques passés à la centrifugeuse, pyjama en pilou orné de canards délavés par trop de lavages…
“Comment je vais faire pour ressembler à un être humain dans dix minutes, quand le taxi va arriver ?”
Elle avait pris l’habitude de parler seule. Dix ans de vie en solo lui avaient appris à se tenir compagnie. Parler à voix haute l’aidait parfois à mettre de l’ordre dans le flot confus de ses pensées – mille idées, autant d’histoires, et pourtant si peu qu’elle parvenait à achever.
Ses amies lui avaient conseillé d’adopter un chat, ne serait-ce que pour donner un prétexte à ses monologues. Elle avait refusé : l’idée qu’une créature agile puisse surgir sur son bureau à l’improviste suffisait à lui provoquer une crise cardiaque.
Pas le temps pour une douche. Ses cheveux furent rassemblés en une queue de cheval douloureuse mais fonctionnelle. Le pyjama céda la place à une longue robe en laine couleur crème, ample comme une tente de camping – confortable, chaude, familière. Elle enfila ses bottes en cuir montant jusqu’aux genoux ; un peu de gloss, un trait de crayon pour tenter de détourner l’attention de ses cernes – et stop. Elle n’aimait pas se maquiller.
Le taxi était déjà là, elle ne pouvait plus perdre une seconde. Où se trouvait ce manteau en cachemire qui lui tombait jusqu’aux chevilles ? Ah, il était là ! Elle le mit sans attendre : le mois de février restait impitoyable, même s’il touchait à sa fin.
Elle dévala les escaliers — l’ascenseur était en panne —, non sans attraper au passage son sac fuchsia aux dimensions extravagantes, orné d’une marguerite en tissu. Elle y jeta à la hâte quelques feuilles froissées et un paquet de chips oublié sur son bureau. Pas le temps pour le petit-déjeuner, son estomac protestait bruyamment.
Elle vivait au deuxième étage d’un immeuble typique du West Village, avec une façade en briques sombres, une grande baie vitrée et un portail marron.
Avec ses revenus d’autrice à succès, elle aurait pu s’offrir un penthouse dans un quartier plus huppé de New York, mais cet appartement était son sanctuaire, son royaume, sa sécurité. Elle ne l’aurait échangé pour rien au monde.
Face à la fenêtre de son bureau, juste devant le vieux bureau en acajou qui avait autrefois appartenu à son père, elle avait écrit des dizaines d’histoires d’amour – celles qui émeuvent le cœur des lectrices : des amours romantiques, sincères, profonds. En somme : tout ce que Jenna n’avait jamais expérimenté elle-même.
Amelia, devenue au fil du temps bien plus qu’une éditrice, lui avait souvent reproché de ne jamais oser. Elle vivait comme un ermite émotionnel. Comment pouvait-elle décrire l’amour aussi bien sans l’avoir jamais connu ?
Jenna rétorquait que son imagination l’emmenait loin, puis coupait court à cette discussion qu’elle jugeait trop intime. Elle n’avait aucune envie de risquer son cœur ou son orgueil. Elle s’était accoutumée à se suffire à elle-même, et peut-être que la peur avait fait le reste. L’habitude avait scellé la boucle.
Tenues confortables, silhouette discrète, quelques kilos superflus et une vie paisible – voilà son monde ; ses livres et ses amis fidèles – peu nombreux, mais précieux. Elle aimait les rencontres avec ses lectrices en librairie : ce contact direct la nourrissait, renforçait son estime et sa motivation. En revanche, les talk-shows l’horripilaient. Il lui fallait des exercices de respiration pour affronter les projecteurs, le maquillage, la surexposition devant des millions de téléspectateurs. Rien ne lui semblait plus éloigné d’elle-même.
Mais elle était en paix avec qui elle était. Et elle s’aimait, telle qu’elle était, à l’aube de ses trente ans. Si cela ne plaisait pas aux autres, c’était leur affaire.
Elle atteignit la rue, haletante. Le taxi l’attendait déjà.
Elle donna l’adresse de Heart Love Story au chauffeur, s’affaissa sur le siège arrière et ouvrit son paquet de chips, les yeux tournés vers la ville.
Les rues qu’elle aimait tant – véritables héroïnes de ses romans – défilaient devant ses yeux avec leurs couleurs, leur chaos et leur charme inégalé.
Un sourire flotta sur ses lèvres, vite effacé par le souvenir qu’elle n’avait presque rien à montrer à Amelia. Un désastre annoncé.
Quelque chose n’allait pas, un blocage inexplicable. Elle n’arrivait pas à faire avancer son histoire. Frustrée, elle sentait que quelque chose s’était brisé en elle.
La date limite approchait, mais elle se sentait paralysée. Son cerveau s’était mis en veille. Pourtant, l’idée de départ était bonne… mais les personnages refusaient de prendre leur envol.
Elle soupira et croqua une chips bien salée, bien grasse. Tant pis pour le régime, ce n’était pas pour elle ! Elle le paierait peut-être plus tard, mais pour l’instant, elle s’en fichait.
Le taxi avançait péniblement dans la circulation. Quand elle constata qu’elle n’était plus très loin, elle paya, descendit et se mit à courir. Un coup d’œil à sa montre – héritée de son père – lui rappela qu’elle était mortellement en retard.
Elle aperçut enfin les portes de l’immeuble qui s’ouvrirent devant elle comme par magie. Elle remercia mentalement ses jambes encore vaillantes. Elle n’était pas sportive, elle ne savait même pas à quoi ressemblait une salle de sport.
Elle rejoignit l’ascenseur de justesse, mais son manteau resta coincé entre les portes. Un coup sec le libéra, la projetant en arrière – directement dans un homme aux tempes grisonnantes, vêtu d’un costume sombre, qui la toisa froidement.
“Pardon.”
Elle se replia dans un coin de la cabine, attendant le dixième étage où se trouvait la maison d’édition.
En sortant de l’ascenseur, Jenna prit une rapide inspiration et tenta de se recoiffer du bout des doigts. Elle ouvrit la porte vitrée qui menait à la réception où l’attendait Sally, la secrétaire emblématique de la maison d’édition. Comme toujours, sa coiffure était impeccable et son maquillage irréprochable.
“Amelia a déjà demandé deux fois où tu étais.”
Jenna secoua la tête, un sourire las aux lèvres.
“Nuit blanche.”
“J’espère que c’était pour les bonnes raisons” fit Sally avec un clin d’œil espiègle.
Jenna répondit par un petit rire, espérant paraître convaincante. Presque crédible. Mais tout était faux, et elle le savait mieux que quiconque.
Elle s’engagea dans le long couloir bordé de bureaux, retirant son manteau en chemin. Dans le geste, elle perdit l’équilibre et heurta une énorme plante verte placée près d’une porte. Celle-ci s’ouvrit pile à ce moment, révélant Ken Philips, un éditeur arrivé dans la maison un an plus tôt, qu’elle trouvait cordialement insupportable. Chaque fois qu’il la regardait, il semblait sur le point de rire ou de la classer parmi les catastrophes humaines ambulantes. Et comme à son habitude, il haussa un sourcil moqueur.
D’accord, elle était maladroite. Elle avait cassé une tasse dans l’espace café – elle l’avait appris après coup – en posant trop brutalement son sac géant sur le plan de travail. La pauvre tasse noire à l’effigie de Dark Vador n’avait pas survécu. Évidemment, c’était celle de Ken. Mais sérieusement, quel genre de prénom c’était, “Ken” ? Il sortait peut-être avec Barbie ?
“Tu en veux à ma plante, aujourd’hui ?” lança-t-il, amusé.
“J’ai perdu l’équilibre et je suis en retard… et…”
“Ouais, ouais, bonjour à toi aussi, Jenna.”
Et il s’éloigna, la reléguant au rang d’ombre parmi les vivants.
Jenna fronça le nez, comme si elle venait de humer une odeur désagréable, mais elle ne put s’empêcher de fixer le dos de Ken, moulé dans une chemise blanche parfaitement ajustée, et son fessier redoutable souligné par un jean slim. Quel corps, quel charme, quel abruti !
Elle secoua la tête pour se ressaisir et atteignit la porte d’Amelia. Elle frappa, mais n’attendit pas la permission avant d’entrer.
“On se connaît ?” dit Amelia d’un ton sec, en la regardant par-dessus son bureau de verre, aussi épuré et ordonné qu’un showroom.
La lumière naturelle et la silhouette imposante de New York en arrière-plan la faisaient paraître presque divine.
“Je suis vraiment désolée.”
“Je sais que la ponctualité n’est pas ton point fort, mais tu arrives toujours à me surprendre.”
“J’aimerais mieux te surprendre avec mon talent et mon imagination.”
Jenna s’effondra sur la chaise et déposa son sac à ses pieds.
“Inutile de tourner autour du pot… Tu as quelque chose pour moi ?”
Amelia inclina légèrement la tête et la fixa en silence.
Amie, éditrice, patronne et bien plus encore… Amelia était une femme magnifique d’une quarantaine d’années, dont les histoires d’amour se succédaient à un rythme effréné. Élégante, exubérante, moderne, brillante — peut-être un peu trop. Et elle connaissait Jenna mieux que quiconque. Ce regard fixe ne faisait qu’ajouter à l’angoisse qui l’oppressait.
“Alors ?”
Jenna sortit de son sac quelques feuillets froissés, les tendit à Amelia, mais ne semblait pas prête à les lâcher. Un infime duel s’engagea. Amelia tira un peu plus fort, Jenna fit une grimace et céda.
L’éditrice se plongea dans la lecture. Jenna, elle, la scrutait, tentant de décrypter la moindre de ses réactions. Mais Amelia restait impassible, aussi figée qu’une statue de sel. Comment faisait-elle pour être si inexpressive ?
Après cinq longues minutes, Amelia leva enfin les yeux pour croiser ceux de Jenna.
“Tu plaisantes, j’espère ? Où est le reste ?”
“Et si je te disais que je l’ai oublié chez moi et que…”
“Jenna !”
“Okay, okay !”
Jenna bondit de sa chaise et se mit à arpenter la pièce, débitant une avalanche de mots – elle faisait toujours ça quand elle était au bord de la panique.
“Ils ne veulent pas sortir, ces personnages ! Ils se sont terrés quelque part et ont verrouillé la porte. Je n’entends plus leurs voix.”
“Si tu continues comme ça, je vais appeler une ambulance pour t’interner” plaisanta Amelia.
Jenna lui lança un regard noir.
“Je ne comprends pas ce qui m’arrive. L’histoire est là, dans ma tête, mais elle refuse de sortir. Mon dernier livre a cartonné, et maintenant je suis là, les mains pleines de… poivrons.”
“Des poivrons ?”
“C’est une métaphore. Une mauvaise, certes, mais la mienne.”
“Calme-toi. Ça arrive à tout le monde d’avoir un passage à vide. Tu subis beaucoup de pression.”
“Avoue-le : tu veux un roman encore plus fort que le précédent. Tu veux des records de vente, une pluie de dollars, un film Netflix !”
“Je ne dirais pas non, en effet.”
“J’ai un blocage… Blocage d’écrivain… Blocage cérébral. J’ai peur.”
Jenna se laissa tomber sur la chaise, vidée, comme un soufflé raté.
“Je vais échouer, je le sens.”
“N’importe quoi ! Peut-être que je t’ai trop poussée, et je m’en excuse si tu le vis comme ça. Tu enchaînes les romans sans pause. Tu es peut-être simplement épuisée.”
Amelia se leva, sincèrement inquiète, et s’assit sur le bord du bureau face à elle.
“L’idée de départ est bonne” dit-elle doucement.
“Je sais. Mais elle ne veut pas sortir.”
“Peut-être que le cadre ne t’aide pas à donner du relief à tes personnages.”
“Je ne connais rien à l’Alaska, aux orignaux, aux montagnes” grogna Jenna. “La seule fois où j’essaie d’écrire une histoire hors de New York, c’est un désastre.”
“Ce n’est pas un désastre. Certes, il n’y a presque rien à part ces pauvres feuillets, mais…”
Jenna cacha son visage dans ses mains.
“Les lecteurs en ont peut-être marre de New York, mais moi, je n’ai jamais voyagé. Je n’ai rien vécu d’extraordinaire. Tout me semble artificiel.”
Amelia lui prit les mains pour les écarter doucement.
“Tu crois que tous les auteurs ont mis les pieds dans les lieux qu’ils décrivent ?”
“Ils devraient. Pour être crédibles.”
“Alors, qu’est-ce que tu attends ? Si tu le penses vraiment, c’est le moment de sauter le pas.”
“Pardon ?”
“Choisis une nouvelle destination. Pars. Prends l’air. Détends-toi. Moi, je pars bientôt en vacances avec mon dernier boyfriend. Un peu de recul, ça fait du bien.”
Jenna fixa Amelia, incrédule.
“Tu es sérieuse ?”
“Évidemment.”
“Mais… je n’ai jamais voyagé seule. Je ne saurais pas où aller.”
“Tu n’as pas besoin de le décider maintenant. Réfléchis-y, ça pourrait être la solution. Pour l’instant, rentre chez toi, prends un bain chaud, repose-toi. Quand tes idées seront plus claires, appelle-moi, on en reparlera. J’en suis sûre : avec un peu de changement, ton histoire décollera. J’ai confiance en toi.”
“Heureusement que toi tu l’as… Moi, je peine à me reconnaître.”
“Suis mon conseil et…”
Elle n’eut pas le temps de finir. On frappa à la porte. La tête de Ken apparut dans l’encadrement.
“Je dérange ? Oh, pardon, je ne savais pas que Jenna était là.”
Évidemment. Parce que je suis invisible, pensa Jenna, les lèvres pincées.
“Entre, je t’en prie” fit Amelia, retournant à sa place derrière le bureau.
Jenna observa Ken s’approcher avec cette aisance qui la mettait toujours mal à l’aise. Il prit la parole, sûr de lui :
“Je voudrais te parler du nouveau roman de Pierce Johnson, quand tu auras terminé.”
Il jeta un bref regard dans sa direction. Jenna baissa les yeux par réflexe. Mais pourquoi donc cet homme la perturbait-il autant ? Il émanait de lui quelque chose de troublant et fascinant en même temps : un charisme dangereux, une assurance insolente. Elle avait déjà imaginé – honteusement – ce que cela ferait de passer la main dans ses cheveux châtains, ondulés juste ce qu’il faut. Tout chez lui semblait avoir été conçu pour incarner une version moderne du mâle alpha.
Dommage qu’il soit un connard… En tout cas, avec elle.
“Ah, bien sûr Pierce” répondit Amelia avant de se tourner vers Jenna. “Je dirais que c’est tout pour aujourd’hui, à moins que tu n’aies quelque chose à ajouter ?”
“Non, c’est bon pour moi.”
Jenna se leva, rassembla ses feuillets et sentit sans même le voir le regard de Ken planté dans son dos pendant qu’elle rangeait le tout, maladroitement.
“Et réfléchis bien à ce que je t’ai dit, d’accord ?”
“Bien sûr, cheffe, je vais y penser.”
Elle était sur le point de s’éclipser, mais son pied heurta celui de la chaise. Elle trébucha pitoyablement et tomba en avant.
Ken, dans un réflexe fulgurant, la rattrapa avant qu’elle ne s’écrase au sol. Elle leva les yeux et croisa son regard – encore ce fichu sourcil levé, son éternel tic. Geste de réprobation ? De sarcasme ? Jenna se demanda s’il avait une contracture chronique ou s’il activait ce sourcil juste en sa présence. Il croyait peut-être que c’était sexy, mais non : c’était horriblement agaçant.
Elle fit une moue boudeuse et se redressa, tentant de récupérer un semblant de dignité.
“Merci.”
“Tout le plaisir est pour moi” ricana Ken, avant de détourner les yeux comme si elle n’existait déjà plus.
Jenna s’éloigna en direction de la porte, attrapa la poignée, prête à sortir, quand elle l’entendit :
“Ah, Jenna, tu as oublié quelque chose : c’est tombé de ton sac.”
À contrecœur, elle se retourna. Ken lui tendait un objet. Il se retenait visiblement de rire.
Avec horreur, elle reconnut le paquet de serviettes hygiéniques qu’elle gardait toujours sur elle “au cas où”. Être prévoyante, c’était bien, mais à cet instant, elle aurait voulu disparaître.
Elle le saisit vivement et, sans attendre une seconde de plus, fila hors du bureau, le visage en feu, le cœur battant d’une rage muette. Elle se promit, intérieurement, qu’un jour, elle étranglerait ce type.